Le web de données

Récemment s’est terminé le MOOC sur le Web sémantique et de données, conduit par l’INRIA. Sept semaines denses et riches en connaissances.

La première semaine était consacrée au « web de données liées ». Comme pour toute introduction sur un sujet donné, il est bien de revenir au passé pour comprendre le présent. Nous avons donc eu un retour sur l’histoire du web :

  • Vannevar Bush (1890-1974) : son article « As we may think »  décrit quelque chose qui ressemble beaucoup au World Wide Web d’aujourd’hui. Il imagine le memex (memory extension) pour lire et consulter des documents et faire des liens d’association entre eux. cf la version en français de son article.
Memex, Life Magazine, 10 septembre 1945

 

  • Ted Nelson : Utilisera le memex et proposera une structure de fichiers qui permettra de découper les fichiers en morceaux, de les relier entre eux afin de pouvoir naviguer entre les morceaux. On parlera d’hypertexte et d’hypermedia.
Complex information processing: a file structure for the complex, the changing and the indeterminate, T. H. Nelson, ACM, 1965

 

  • Tim Berners-Lee : Permettra à ce qu’on n’utilise plus l’hypertexte sur une seule machine. On distribue les documents sur le réseau de façon à ce qu’un document puisse pointer vers un autre document. On parlera de Web.  cf le rapport de Tim Berners-Lee à ce sujet.
Information Management: A Proposal. Tim Berners-Lee, CERN, March 1989, May 1990

 

Ensuite, petit retour sur les 3 principes architecturaux du Web. Le premier principe, celui de l’identification ou de la localisation avec ce que l’on appelle les adresses Web ou URL.

Le second principe, celui du protocole, c’est-à-dire la façon dont les machines vont parler sur le Web, la façon dont le navigateur interrogera le serveur à distance et recevoir une représentation de la page qu’il a demandée. Ce protocole s’appelle HTTP.

Enfin, le dernier principe est le langage de représentation et notamment le langage de représentation des pages du Web. On l’appelle HTML (Hypertext Markup Langage).

Mis ensemble, chacun de ces composants va interagir avec l’autre. Le protocole HTTP utilise l’HTML pour faire transiter sur le Web des représentations de pages entre le serveur et ne navigateur. Les URL sont utilisées dans le HTML dans les représentations des pages pour tisser les liens entre les pages et indiquer que dans une page, un lien pointe vers une autre page. Ces mêmes URL qui sont utilisées par HTTP pour identifier et s’adresser à distance au serveur afin de récupérer la page dont il a besoin.

Focus ensuite sur le processus de standardisation au W3C, nécessaire pour harmoniser les évolutions du Web et qui suit des étapes bien définies.

Enfin, cette première semaine s’est terminée sur les grands principes du web de données :

  • nommer les ressources avec des URI (Uniform Resource Identifier) ;
  • utiliser des URI http (ou URI déréférençables) de façon à ce qu’on puisse utiliser ces URI pour accéder à des informations sur les ressources ;
  • lorsqu’on déréférence une URI, renvoyer des informations utiles grâce à RDF et SPARQL ;
  • se relier avec d’autres URI pour créer un réseau de liens.

En définissant ainsi la notion de ressource Web en passant des URL aux URI, nous avons vu comment l’on pouvait maintenant identifier tout type d’information sur le Web.

Nous avons pu alors poser les principes de la publication de données liées sur le Web et introduire la pile des standards du Web sémantique

En savoir plus :

Quelques ressources fondatrices du web de données :

  • DBpedia, base issue de la conversion en RDF des données de l’encyclopédie collaborative Wikipedia ;
  • Geonames, l’une des principales bases de noms de lieux avec les informations associées ;
  • MusicBrainz, base d’informations en RDF sur les œuvres et les artistes musicaux.

Du Web des documents au Web sémantique

Fonctionnement et enjeux du Web des données et du Web sémantique

 

Ouvrage pédagogique sur le Web de données :

Voici un bon ouvrage pédagogique sur le fonctionnement et les enjeux du Web des données et du Web sémantique. Indispensable si vous souhaitez acquérir plus de connaissances sur le Web des données. Ce livre m’a beaucoup aidée récemment pour le MOOC sur le Web sémantique créé par l’INRIA.

Web sémantique

L’ouvrage a pour objectif de présenter les modèles, langages et techniques proposés par le Web des données et le Web sémantique. Après un rappel historique sur le Web des documents, il aborde de manière détaillée et approfondie le concept des métadonnées.

« Si nous sommes capables d’utiliser le Web pour effectuer des requêtes simples, c’est à nous qu’il revient cependant de manipuler les données, de les combiner et de les interpréter pour qu’elles se transforment en informations pertinentes. Le Web des documents reste donc principalement réservé à l’humain, la machine n’étant pas en mesure de le remplacer efficacement. Nous sommes cependant à la naissance du Web 3.0 qui porte le Web des documents vers le Web sémantique et permet aux machines d’analyser le Web pour répondre à des questions plus complexes posées par l’homme. ».

Du Web des documents au Web sémantique, Nicolas Delestre, Nicolas Malandain (Janvier 2017).

Livre : Enquête sur le business des fuites de données

La diffusion massive de données est-elle devenue une arme politique ?

Voici un livre intéressant sur la fuite massive de données et de la manipulation de ceux qui s’y adonnent. Une véritable professionnalisation de la fuite massive de données s’opère en effet depuis ces dernières années : 40 principales fuites de données depuis ces 10 dernières années : en 2005-2006, une fuite par an et une accélération depuis ces dernières années avec 8 à 10 par an.

Les journalistes Philippe Vasset et Pierre Gastineau ont publié « Armes de déstabilisation massive ». Ils y décrivent une pratique de plus en plus utilisée par les Etats mais aussi par le monde des affaires pour déstabiliser des rivaux ou des concurrents gênants.

Le livre décode ainsi avec précision les manipulations de l’information et la collusion entre les Etats, les hackers, entreprises, groupes de surveillance privée et certains « lanceurs d’alerte ».Un livre écrit comme un roman d’espionnage.

En savoir plus :

A écouter : l’émission « Du Grain à moudre » enregistrée en novembre dernier sur les lanceurs d’alerte.

+ Emission « Plus près de toi » (Nova)

+ Emission « Arrêt sur images »

Le guide de l’animateur pour gérer ses communautés

Qu’est-ce qu’un groupe collaboratif ? Qu’est-ce que l’animation de communautés ? Comment faciliter l’entraide, les échanges, les projets collectifs ? Comment animer une communauté alors que vous manquez de temps ? Quel type d’information doit-on partager, avec qui et sur quels outils ?

 

Illustration extraite du « Guide de l’animateur » de Jean-Michel Cornu

 

Toutes ces questions font partie du guide pratique d’autoformation écrit par Jean-Michel Cornu et qui vous accompagne pas à pas dans la mise en place ou la réorganisation d’une communauté, puis dans son animation. Le guide fournit également beaucoup d’exemples, des liens à aller visiter ainsi que des exercices individuels à faire pour avancer pas à pas dans la gestion d’animation d’une communauté.

Ci-joint un bref aperçu du sommaire :

 

Le guide est à retrouver ici.  Vous pouvez également trouver le même guide au format papier.

Jean-Michel Cornu est expert en intelligence collective et propose ainsi une méthode pour comprendre et maîtriser le fonctionnement des communautés.

Vous pouvez retrouver d’autres astuces de gestion d’une communauté sur son blog qu’il met régulièrement à jour.

Sur le thème de l’animation d’une communauté je vous invite à lire l’article que j’avais posté sur le fait qu’un outil ne créé pas une communauté. Le guide de Jean-Michel Cornu va également dans ce sens. Pensez humain au lieu de technologie pour espérer voir une dynamique s’installer !.

Livres: Veille créative et affects numériques

Deux livres intéressants à se procurer ce trimestre sur la veille créative et le Web affectif :

Le premier, paru le 02 octobre concerne les méthodes et les outils de veille créative. « La veille créative est une activité de recherche d’informations et de surveillance d’un environnement informationnel à des fins de créativité et d’innovation. Elle correspond au processus menant à l’élaboration d’une fourniture informationnelle adaptée à l’inspiration de personnels créatifs ou chargés d’innovation. Elle vise la reconnaissance de nouveautés (idées, produits, technologies, etc.), l’identification de nouveaux acteurs du monde de la création et de l’innovation, et le repérage de pistes de développements oubliées ou négligées. »

Ecrit par Stéphane Goria, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lorraine, le livre expose ainsi de nombreux moyens de découvrir des nouveautés en cours de développement, anticiper le design de futurs produits, développer et analyser des stratégies d’innovation.

Sommaire

1. Veille et veille créative
2. Recherche et identification de tendances
3. Mise en forme, analyse et inspiration à partir de tendances
4. Présentation et analyse de réseaux
5. Visualisation de problèmes
6. Exploration du passé et de l’actualité
7. Inspiration à partir de la TRIZ
8. Raisonnement à l’aide d’opérateurs
9. Utilisation du jeu à des fins sérieuses
10. Détournements de jeux de rôle
11. Réflexion tactique ou stratégique et jeux de guerre
12. Emploi de jeux à objectifs
13. Veille créative et territoriale

Le second, paru le 13 octobre est consacré au web affectif, vaste sujet très intéressant tant nos émotions transparaissent inévitablement sur le net. Ainsi, le livre écrit par Camille Alloing et Julien Pierre propose un cadre d’analyse sur les sujets des affects en ligne : emojis, likes, mais également des applications de reconnaissance des émotions ou encore du développement d’un capitalisme affectif numérique. Alors, on arrive à entrapercevoir l’émergence « d’une économie numérique des émotions. » Sujet de réflexion tout à fait intéressant…et inquiétant aussi.

Voici un résumé du livre qui vous incitera certainement à vous le procurer :

« J’aime, je clique. Le web se résume-t-il à ça ? La joie, la peur, la tristesse, la colère mais aussi l’ennui sont un ensemble d’affects qui circulent sur les réseaux sociaux. Cette circulation est facilitée par le design des interfaces. C’est même une stratégie pour les principales plateformes numériques. Nos émotions sont provoquées, capturées, évaluées : mais quelle valeur les acteurs économiques du web accordent-ils à nos impulsions ? Quel bénéfice en tirent-ils ? L’émotion est-elle une monnaie à partir du moment où son échange permet d’enrichir nos expériences ? Ou bien suppose-t-elle une nouvelle forme de travail de milliards d’internautes ? En tant qu’usagers du web, comment ce travail affectif change nos manières de nous exprimer et de nous informer ? Au travers d’une analyse à la fois technique, socioéconomique et critique, cet ouvrage propose des éléments de réflexion pour saisir l’émergence d’une économie numérique des émotions. »

Bonnes lectures !

« Serious games » pour sensibiliser à la sécurité économique et à la cybersécurité

Sérious game
Source : eduscol.education.fr

A l’occasion du Mois Européen de la cybersécurité, CCI France publie un panorama de serious games et de web séries pour sensibiliser à la sécurité économique et en cybersécurité.

Les Serious games sont un des moyens de sensibilisation essentiel et nécessaire à tester auprès des entreprises.

Ainsi, les apports pour l’entreprise participante sont nombreux :

– Stimulation de la créativité

– Expérimentation de la prise de décision

– Ouverture à de nouveaux modes d’appropriation de connaissance

– Garder l’attention du public tout au long de l’apprentissage

– Jouer en équipe et participer au partage et aux échanges de communication

– Première entrée sur une thématique donnée et vision globale

– Outil de réflexion et permettre ainsi au joueur de prendre conscience de son ressenti

– Faciliter la prise de parole en collectif

Pour en savoir plus sur les serious games :

Serious-game.fr : blog sur l’actualité des serious games (catégorisations : environnement, société, grand public, politique, sport..)

Serious games en salle : quelles postures pour le formateur ? (Serious Game Industry.com, octobre 2017)

Concurrence : « Le serious game est un outil utile pour former les équipes » (Actuel-direction-juridique.fr, 05/2017)

Serious game et innovation : trouver les innovation possibles d’un produit en jouant (grenoble-em.com, 05/17)

Serious Games Industry : Site qui recense l’annuaire des acteurs de la gamification.

Jeux sérieux gratuits (Thot Cursus) : Répertoire de jeux sérieux gratuits pour tous les âges

Serious games pour l’éducation : utiliser, créer, faire créer ? : Damien DjaoutiTréma, 44 | 2016, 51-64.

Du jeu sérieux au jeu utile : Revue des Sciences et Technologies de l’Information, 2011

Voir aussi :

Actions de sensibilisation possibles pour la Veille (point sur les serious games)