10ème journée franco-suisse en veille stratégique et intelligence économique

La prochaine journée franco-suisse en veille stratégique et intelligence économique aura lieu jeudi 6 juin prochain à la Haute Ecole de Gestion de Genève.

Elle portera sur le thème suivant : «Veille et marketing de l’innovation : outils et méthodes pour explorer les marchés de demain»

Objectifs de la journée

L’innovation de rupture s’inscrit dans un processus souvent long, jalonné par les réalisations de l’entreprise et par les réactions de ses prospects, clients et concurrents. Les marchés de l’innovation se construisent plus qu’ils ne s’étudient. Ils naissent des interactions multiples entre l’entreprise et son environnement. Des investigations répétées sont donc préférables à une étude lourde réalisée de manière ponctuelle dont la validité se périme d’autant plus rapidement que le contexte de l’innovation est turbulent. Il s’agit pour l’entreprise d’obtenir des informations fines et toujours actualisées qui vont nourrir les interactions entre produits et marchés afin de rendre possible les phénomènes d’apprentissage. La journée se propose d’explorer les méthodes et les outils qui peuvent être mobilisés dans les situations d’innovation de rupture, en faisant le lien entre les pratiques d’étude de marché et les outils de la veille, et en s’intéressant à la façon dont la recherche d’information peut être construite afin d’accompagner les avancées du processus d’innovation.

 Intervenants
  • Marie-Noëlle Dessinges, responsable du transfert de technologie au Bureau d’études marketing du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Grenoble
  • Stéphane Gloria, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université de Lorraine
  • Jean Marc Hilfiker, conseil en organisation, stratégie et innovation auprès de l’incubateur Fongit
  • Stéphane Madoeuf, cofondateur de PrintaBit et chargé de cours HEG
  • David Maure, fondateur et directeur de Colorix Sàrl
  • Geoffroy Reymond, CEO de la société Tegona
  • Philippe Silberzahn, professeur d’entrepreneuriat, stratégie et innovation à EM Lyon Business School

Vous trouverez le programme complet ci-joint et le formulaire d’inscription sur le site www.jveille.ch

Retour sur le Challenge de la Veille 2011

Voici une semaine que le Challenge de la Veille est terminé, donnant Besançon grande gagnante. Je tiens encore à féliciter l’équipe 🙂
Ce fut une première pour moi en tant que membre du jury et je remercie Mme Simonot de m’avoir sollicité.

Ce billet sera articulé sur mon ressenti de l’épreuve. Pour des raisons de confidentialité, je ne rentrerai pas dans les détails des dossiers écrits ni des épreuves orales. Un aperçu général de l’animation et de l’exercice de Challenge sera uniquement décrit, au niveau de l’épreuve écrite et orale, puis je donnerai mon ressenti en tant que membre du jury.

L’écrit
Le sujet a été maitrisé par l’ensemble des équipes. En connaissant la technicité du sujet les équipes ont fourni un énorme travail, surtout si l’on tient compte de la deadline : une semaine pour l’écrit et l’oral, + une semaine supplémentaire aux équipes finalistes pour refinaliser le dossier.
L’épreuve de l’écrit dans un challenge de la veille requiert certaines conditions : une bonne analyse du sujet et problématique(s) soulevé(es), un travail de synthèse, choix dans la représentation de l’information, une sélection et une qualification des sources, du réseautage (prises de contacts d’entreprises, d’organismes ou autres personnes ressources) de la réflexion (recommandations et prise de décision.

L’oral :
L’épreuve de l’oral finalise le dossier de veille, la dernière ligne droite. Plusieurs points sont importants :
– La gestion du timing : 15 minutes en totalité ce qui requiert une bonne gestion et une synchronisation entre membres de l’équipe (qui sont parfois 5)
– L’animation orale : veiller à la gestuelle et à la gestion du groupe (comment se répartir l’oral, qui sera l’animateur du groupe, celui qui répondra aux questions)
– Contenu : les slides doivent être uniques par rapport à l’écrit. Le jury l’a déjà lu et il ne veut pas retrouver un copié collé du dossier. Il faut pour cela faire un condensé et créer une dynamique tout au long de l’oral à travers graphiques et tableaux.

Ayant fait ce challenge en 2001, je me souviens de très bons moments passés avec l’équipe. Stress, fous rires, nuits blanches pendant une semaine ont crée une forte complicité parmi le groupe et crée des synergies. Cet exercice nous en apprend plus sur nous-même, à savoir la répartition des tâches par intérêt et compétences mais également au niveau de la personnalité (leader et suiveurs dans l’équipe).

J’ai demandé à l’équipe gagnante de Besançon leur ressenti par rapport à l’écrit et l’oral. Ci-joint leur témoignage :

Pour l’écrit :
Les + :
Très intéressant de se déplacer et d’aller au contact des professionnels
Mode de travail très agréable : Travailler en groupe est enrichissant, bonne entente au sein du groupe ce qui a fait notre unité
Se donner a fond pour accomplir le projet jusqu’au bout, se donner des objectifs et tous les remplir.

Les – :
Rythme de travail très soutenu, ce qui engendre fatigue et stress
Difficulté de s’approprier les termes du sujet.
Temps relativement court pour la rédaction par rapport a toutes les informations collectées.

Pour l’oral :

Les + :
Nous nous sommes surpassées et avons réussi a gérer notre stress pour que l’oral soit le plus fluide possible
Nous avons été très bien coachées et entrainées par nos professeurs qui nous ont soutenu durant toute la préparation

Les – :
Passer les premières
Peur d’avoir pris le risque de répondre « non » au sujet.

En tant que membre du jury
On a déjà moins de stress par rapport aux étudiants mais l’on se doit d’être le plus intègre et juste qu’il soit.
– Des rencontres entre professionnels : Avoir été membre du jury ce sont déjà des rencontres enrichissantes entre professionnels de secteurs et de parcours différents. Le sujet étant technique, il était intéressant de suivre le raisonnement, la compréhension et l’appropriation du sujet par les industriels par rapport aux membres du jury ayant une expertise dans la veille.

– Aspect pédagogique : très formateur de suivre les différents dossiers, faire des corrections, donner son jugement et voir où en sont les étudiants au niveau de leurs connaissances via un cas pratique.

– Contacts avec les étudiants : Public qui veut apprendre, qui fait force de motivation et qui nous rebooste également.

Bref, un beau moment que ce Challenge de la Veille 2011 et que l’on voudrait voir se développer parmi les autres IUT de France ayant une formation en Sciences de l’Information.
D’ailleurs je voudrais bien savoir si des épreuves sous forme de Challenges ou autres sont organisés dans d’autres établissements hors IUT, à un niveau Master ?

Et d’un point de vue plus professionnel, un type de challenge organisé pour des leaders en information seraient intéressantes (idée d’un des membres du jury), mais de là à voir un jour un tel exercice entre entreprises est un peu utopique…

Lire également ce billet qui rend compte de la préparation de l’équipe de Strasbourg (écrit par Mme. Guyot pour l’ADBS, et professeur de veille à l’IUT).

Table ronde des anciens étudiants de l’IUT Information-Documentation de Besançon

Le mois dernier j’ai eu l’occasion de participer à une rencontre des anciens étudiants de l’IUT Information-Communication de Besançon.

Mon parcours au sein de l’établissement aura duré 3 ans (DUT Information-Documentation puis Licence Professionnelle Veille en entreprise entre 1999 et 2002) et m’aura conforté de vouloir évoluer dans le monde de la veille et suivre de nouvelles opportunités.

Je suis donc venue avec pour objectif de pouvoir renseigner, aider le mieux que possible les étudiants en information-documentation car pour tout professionnel il est très enrichissant de transmettre ses connaissances, astuces mais également recommandations pour l’avenir.

Une table ronde avait été installée. Le thème en question était « Pour dépasser les clichés sur la veille ». Malheureusement par manque de temps nous n’en sommes restés que sur la présentation de chacun des auditeurs. Ce bref échange avec nouveaux et anciens élèves de documentation ne m’a pas empêché de faire plusieurs constats qui étaient déjà d’actualité il y a 10 ans.

1 : Bonne formation de l’IUT : les anciens étudiants ont en grande majorité admis que l’IUT leur avait fourni matière et technicité en comparaison de l’université où ils avaient poursuivi leurs études. Lorsque j’étais moi-même en maîtrise Gestion de l’Information je ressentais ce constat. Les étudiants d’alors n’avaient eu que peu de modules en documentation et peinaient pour rattraper leurs lacunes. Les stages étaient absents dans leurs cv (non obligatoire par rapport à la formation d’IUT) et ils manquaient donc d’expériences.

2 : Bonne image des IUT de la part des entreprises. Nous avons tous été unanimes pour signaler l’intérêt que portent les entreprises face à un candidat ayant son DUT. Même si un Bac +2 ne suffit plus désormais pour trouver un emploi c’est un atout efficace qui pourra faire peser dans la balance lors d’une candidature finale.

3 : Les nouveaux étudiants en Info-Documentation de Besançon sont peu nombreux par rapport aux promotions Communication et Publicité. La plupart se sont dirigés en documentation pour avoir été refusés dans une des deux autres sections. Un bref entretien avec certains d’entre eux m’ont fait comprendre qu’il y avait (encore et toujours) des clichés à savoir : poussière, archives, indexation et j’en passe… mais je dirai surtout une méconnaissance du métier. Il faudrait que dès la terminale les élèves aient une sensibilité à l’importance de l’information dans un cadre plus en réalité avec les besoins d’une entreprise. Aujourd’hui l’accent est davantage tourné sur la préservation des documents et sur la constitution d’un centre de documentation traditionnel. Ce côté plus dynamique amènerait très certainement davantage d’étudiants à l’IUT.
Bref, espérons que pour les années suivantes il y ait plus d’étudiants en info-documentation …mais aussi des éléments masculins pour inverser la tendance féminine que j’ai pu remarquer 🙂

D’ailleurs pour info j’aimerais savoir quelles sont les tendances en Information-Documentation dans les autres IUT de France par rapport aux départements Communication, Publicité, Gestion Administrative ?

4 : Malgré un bon profil opérationnel transmis par l’IUT les anciens étudiants présents à cette table ronde ont alterné entre stages et contrats précaires. Combien d’élèves non présents ce jour-ci ont abandonné et se sont dirigés vers un autre métier plus valorisant et moins contraignant ? Ce triste constat nous montre que pour évoluer dans ce domaine il faut quotidiennement se battre, accepter de prendre des sacrifices (expatriation, changement de région), mais également très important : suivre quotidiennement l’évolution du métier en s’informant (outils technologiques, actualités, rencontres réseaux, salons professionnels).